Tout savoir sur l'IVG instrumentale

Publié le | Temps de lecture : 8 minutes

Il existe deux méthodes pour interrompre une grossesse : l'IVG médicamenteuse, qui consiste à prendre 2 médicaments à 24-48h d'intervalle, et l'IVG instrumentale, qui consiste en une rapide intervention.

Focus sur l'IVG instrumentale.

Y a-t-il des contre-indications à l’IVG instrumentale ?

Le professionnel de santé que vous consultez pour l’IVG évaluera si vous présentez des contre-indications lors de la première consultation pour vous proposer la méthode d’IVG adaptée à votre situation. 

Il n’existe pas de contre-indication à l’IVG instrumentale en tant que telle, seule l’allergie aux produits d’anesthésie peut constituer une contre-indication.

Comment se déroule l’IVG instrumentale ?

L’IVG instrumentale est possible jusqu’à la 14e semaine de grossesse (soit 16 semaines après le 1er jour des dernières règles).

Elle est effectuée par un médecin ou, sous certaines conditions, par une sage-femme, en établissement de santé ou dans certains centres de santé autorisés.

Après la réalisation des étapes d’information et recueil du consentement (qui peuvent être effectuées en téléconsultation) l’IVG peut être réalisée.

Il s’agit d’une rapide intervention instrumentale pour aspirer l’œuf qui se trouve dans l’utérus après dilatation du col. Une canule de calibre adapté au stade de la grossesse est introduite par le professionnel de santé (médecin ou sage-femme) dans l’utérus pour aspirer le contenu utérin. Elle est réalisée sous anesthésie locale (seul le col de l’utérus est « endormi ») ou générale (vous êtes endormie) et dure une quinzaine de minutes.

Après l’intervention, il est nécessaire de rester sous surveillance quelques heures dans l’établissement ou le centre de santé.

Si nécessaire, une contraception vous sera proposée dès la réalisation de l’IVG pour une efficacité immédiate.

Après une IVG instrumentale, une consultation de suivi avec le médecin ou la sage-femme est nécessaire afin de s’assurer que la méthode a fonctionné et qu’il n’y a pas de complication.

Le taux de succès de la méthode médicamenteuse est d’environ 99,7 %

L’IVG instrumentale est-elle douloureuse ?

L’IVG instrumentale est toujours réalisée sous anesthésie générale ou locale.

Si vous choisissez une anesthésie générale, vous êtes endormie et ne ressentez aucune douleur.

Si vous choisissez une anesthésie locale vous êtes consciente lors de l’intervention. Un spéculum est mis en place pour voir le col et l’utérus et un produit d’anesthésie est injecté au niveau du col de l’utérus et de la partie haute du vagin. L’intervention débute quand l’anesthésie fait effet. En complément de l’anesthésie locale, des médicamentes antidouleurs sont donnés avant l’intervention afin de diminuer les sensations douloureuses liées aux contractions utérines. Une sensation de gêne peut être ressentie plus qu’une douleur.

Les douleurs après une IVG instrumentale sont liées aux contractions utérines. Ces douleurs sont comparables à des douleurs de règles qui peuvent être plus intenses que d’habitude. Des médicaments antidouleurs vous seront prescrits afin d’éviter ou soulager ces douleurs.  

Si ces douleurs sont trop importantes et/ou persistantes (malgré la prise de médicaments antidouleurs), contactez la structure au sein de laquelle l’IVG instrumentale a été pratiquée.

Des saignements surviennent généralement à la suite de l’intervention. Ils peuvent être un peu plus abondants que les règles habituelles dans les premiers jours. Ils durent de quelques jours à 3 semaines.

Quelles sont les complications qui peuvent survenir après une IVG instrumentale ?

Lorsque l’IVG est réalisée dans de bonnes conditions (personnel formé, matériel stérile, établissement équipé, etc.), comme c’est le cas en France, les complications sont peu fréquentes.

Dans de rares cas, il est possible que des lésions au niveau du col de l’utérus ou de la paroi utérine surviennent au cours de l’intervention.

Comme pour toute intervention, des complications liées à l’anesthésie peuvent survenir (allergie aux produits d’anesthésie par exemple). Ces complications sont rares et la consultation d’anesthésie préopératoire permet de réduire considérablement ces risques.

Les complications suite à l’intervention sont les mêmes que pour l’IVG médicamenteuse : une hémorragie, une infection ou des douleurs persistantes malgré la prise de médicaments antidouleurs. 

Il est possible dans de très rares cas que la grossesse ne soit pas totalement aspirée. Dans cette situation, une seconde intervention peut parfois être nécessaire.

Même si ces complications sont rares en pratique, vous en serez informée lors de la procédure d’IVG pour vous y préparer au mieux

Ainsi, dans les jours suivant l’IVG, si vous présentez l’un ou plusieurs des symptômes/signes suivants, vous devez alors rapidement contacter le professionnel de santé qui vous a suivie pour l’IVG, car cela peut être un signe de complication: 

  • de la fièvre, avec une température supérieure à 38 °C ;
  • des pertes très abondantes de sang (si vous devez changer de serviette hygiénique toutes les 30 minutes (serviette taille maxi) pendant plus de deux heures de suite);
  • un malaise
  • de très fortes douleurs abdominales qui persistent malgré la prise des antidouleurs. 

Afin de s’assurer de l’absence de complications post IVG, une consultation de contrôle est programmée 14 à 21 jours suivant l’IVG.

Quelles différences entre l’IVG médicamenteuse et l’IVG instrumentale ?

Toutes les étapes préalables à l’IVG sont les mêmes quelle que soit la méthode.

Demander l'interruption de sa grossesse

Formuler sa demande

  • Prendre rendez-vous avec un médecin (généraliste ou gynécologue) ou une sage-femme en cabinet de ville, en établissement de santé (hôpital ou clinique), dans un centre de santé sexuelle (ex centre de planification et d’éducation familiale) ou un centre de santé. 
  • En présentiel, ou à distance si votre professionnel de santé le propose.

Le temps d'information

  • Information par le médecin ou la sage-femme sur les différentes méthodes d’IVG (instrumentale et médicamenteuse), les lieux de réalisation et sur les risques et les effets secondaires possibles.
  • Remise d’un dossier guide par le médecin ou la sage-femme reprenant l’ensemble de ces informations auquel vous pourrez vous référer à tout moment.
  • Proposition de réaliser un entretien psycho-social (obligatoire si vous êtes mineure). 
  • Délivrance d’une attestation de consultation médicale, pour certifier que cette première étape d’information a bien eu lieu.

Le temps de recueil du consentement et du choix de la méthode

  • Remise de votre consentement écrit pour la réalisation de l’avortement au médecin ou à la sage-femme.
  • Choix concerté de la méthode d’IVG et du lieu de réalisation.
  • Échange et prescription de la méthode contraceptive à mettre en place après l’IVG, si vous en avez besoin.
  • Proposition de réalisation ou prescription d’un dépistage des infections sexuellement transmissibles, dont l’infection par le VIH, ainsi qu’un dépistage du cancer du col de l’utérus si vous n’êtes pas à jour de ce dernier.

Bon à savoir : Il n’existe plus de délai de réflexion minimal entre le temps d’information et le recueil du consentement. Ils peuvent avoir lieu au cours d'une seule et même consultation si vous êtes majeure. Vous prenez le temps de réflexion que vous jugez nécessaire pour votre décision, en tenant compte du délai légal pour la réalisation de l’IVG (14 semaines de grossesse).

Le consultation psycho-sociale

Qui peut la réaliser ?

  • Obligatoire pour les mineures entre le temps d’information et le recueil du consentement.
  • Optionnelle pour les majeures, elle peut être réalisée à tout moment.

Comment cela se déroule ?

  • A lieu dans un Espace vie affective, relationnelle et sexuelle (EVARS) (anciennement appelé établissement d’information, de consultation ou de conseil familial (EICCF)), un centre de santé sexuelle (anciennement centre de planification ou d’éducation familiale), un service social ou un autre organisme agréé, avec un professionnel qualifié ou une professionnelle qualifiée en conseil conjugal et familial. 
  • Vous pouvez demander un rendez-vous en présentiel, ou à distance (si cela vous est proposé).
  • Au cours de cet entretien il vous sera proposé un accompagnement sur le plan social et/ou psychologique en fonction de vos besoins.
  • Il n’existe plus de délai minimal de réflexion entre la consultation psycho-sociale et la réalisation de l’IVG.

Comparatif des deux méthodes

 

IVG médicamenteuse

IVG instrumentale

Jusqu'à quand ?

7 semaines de grossesse, soit 9 semaines d'aménorrhée.

14 semaines de grossesse, soit 16 semaines d'aménorrhée.

Avec quel professionnel ?

Médecin ou sage-femme.

Médecin, ou sage-femme sous certaines conditions.

Où ?

  • En cabinet,

  • En centre de santé sexuelle,

  • En centre de santé,

  • En établissement de santé.

  • En établissement de santé,

  • Dans certains centres de santé.

Comment ?

Prise de deux médicaments à 24-48h d’intervalle en présence du professionnel de santé (au sein du cabinet ou de la structure où exerce le professionnel ou lors d’une téléconsultation) ou seule à votre domicile.

Au cours d’une courte hospitalisation : introduction d’une canule souple de calibre adapté par le col de l’utérus pour aspirer le contenu de l’utérus.

Et la douleur ?

Pas d'anesthésie mais prescription d'anti-douleurs systématique.

Anesthésie locale ou générale selon votre souhait et en accord avec le professionnel de santé qui réalise l’intervention.

En cas d’anesthésie générale il sera nécessaire de réaliser préalablement une consultation avec un médecin anesthésiste.

Quelle durée totale ?

Variable.

A partir de la prise du second médicament la grossesse est évacuée dans les 4h dans environ 60% des cas. Dans 40% des cas l’évacuation de la grossesse aura lieu dans les 24 à 72h.

L’intervention est rapide et dure entre 15 et 20 minutes.

Après l’intervention, il est nécessaire de rester sous surveillance quelques heures dans l’établissement ou le centre de santé.

Consultation de suivi ?

14 à 21 jours après l’IVG pour s’assurer de l’efficacité de la méthode et de l’absence de complications.

14 à 21 jours après l’IVG pour s’assurer de l’efficacité de la méthode et de l’absence de complications.

Taux de succès

95%

99,7%

Quels sont les effets indésirables ?

  • Douleurs plus intenses que des douleurs de règles liées aux contractions utérines, généralement après la prise du second médicament.

  • Possible troubles gastro-intestinaux.

  • Saignements plus abondants que des règles habituelles pendant quelques jours.

  • Douleurs de règles liées aux contractions utérines après l’intervention.

  • Saignements plus abondants que des règles habituelles à la suite de l’intervention pendant quelques jours.

Certaines étapes sont-elles réalisables en téléconsultation ?

Toutes les étapes sont réalisables en téléconsultation.

Les étapes préalables à l’IVG et la consultation de suivi sont réalisables en téléconsultation.

Plus d'informations sur l'IVG instrumentale

Guide IVG.pdf pdf 1.19 Mo

Le tchat du site ivg-contraception-sexualites.org répond à toutes vos questions

Outil interactif, anonyme et gratuit, le tchat vous met en contact direct avec une personne compétente qui pourra répondre à vos questions, vous informer et vous orienter. Il est géré par le Mouvement Français pour le planning familial et disponible sur leur site ivg-contraception-sexualites.org.

Accéder au tchat ivg-contraception-sexualités en cliquant ici.